Pour la première fois, la Chine consulte les Européens (In French) Go back »

2011-03-11 | All chapters

Pour la première fois, la Chine consulte les Européens

 

Dirk Moens, le secrétaire général de la Chambre de commerce européenne en Chine, est heureux: en préparant le plan quinquennal, l’administration chinoise lui a demandé son avis "c’est la première fois que les autorités font appel aux grands stakeholders de l’industrie étrangère!", sourit-il. Les grandes lignes du plan étant connues, la Chambre a compilé les demandes de ses 1.600 membres pour publier un cahier de suggestions qui colle à "l’esprit du plan". Les entreprises européennes ont "beaucoup à apporter pour contribuer aux objectifs de ce plan", martèle le lobbyiste. Le rééquilibrage économique passe par le développement de mécanismes de sécurité sociale, qui libéreront les bas-de-laine des Chinois: "L’apport potentiel des Européens est évident, il faut développer des infrastructures médicales, des compétences…" Le représentant souligne aussi les apports possibles en matière de gestion de conflits: "Nous avons des modèles de concertation entre direction d’entreprise et ouvriers ou employés. Or on sent que les sociétés chinoises en ont de plus en plus besoin: les industriels européens savent comment travailler avec un ouvrier plus conscient de ses droits et plus revendicatif…" European Chamber profite aussi du plan pour faire passer ses doléances. La Chine veut promouvoir la consommation domestique? "Il faudrait donc que Pékin autorise un accès au crédit à la consommation ce qui ouvrirait des opportunités aux banques européennes." Le pouvoir central veut développer de nouveaux secteurs? "Prenez le cas du tourisme: pour l’instant, les entreprises étrangères ne peuvent pas emmener de touristes chinois en dehors du pays. L’outbound travel reste un pré carré des entreprises chinoises. Il faut que ça change!", abonde Dirk Moens.

Écoute attentive ou pommade pour rassurer?

Ces consultations, qui concernent aussi la chambre américaine et d’autres groupes de pression étrangers, ne seraient-elles pas une simple façon de rassurer? Les méthodes chinoises en ont échaudé plus d’un: de Danone à Google en passant par Vodafone, BASF ou Siemens, des grands groupes étrangers se sont plaints de politiques nationalistes de l’empire du Milieu. L’"innovation indigène", doctrine qui veut forcer les groupes étrangers à transmettre leurs secrets de fabrication si elles veulent profiter du marché chinois a barré la route de nombreuses firmes occidentales. Pékin sollicite-t-il des avis pour en tenir compte ou juste pour rassurer? "On peut raisonnablement espérer qu’au moins quelques éléments de notre plaidoyer soient repris dans le document directeur", estime Moens. "Si l’on constate un certain protectionnisme à l’égard d’entreprises domestiques, ce sont des cas ponctuels. Je n’ai pas l’impression que la Chine bloque les entreprises étrangères dans une stratégie globale délibérée", indique Moens. D’autant que les non-Chinois ont récemment obtenu l’assurance du pouvoir qu’ils seraient traités de la même manière que les locaux, que l’innovation indigène ne serait plus associée aux appels. "Cela, c’est dans le discours, il faudra évidemment voir dans les prochains mois si cela se traduit dans les faits…" Autre signe que rien n’est tout blanc ni tout noir, le vice-Premier ministre a mené une campagne d’envergure contre les infractions à la propriété intellectuelle. "Et il ne l’a pas seulement fait pour répondre aux demandes répétées des partenaires de la Chine, mais aussi parce que les Chinois commencent eux-mêmes à innover et ont dès lors besoin de faire respecter ces règles."

Les Européens ont encore des flèches à leur arc, et l’envie de les tirer. "Mais la Chine évolue à une vitesse v-v'. Pour s’y faire une place, il faut s’imposer, proposer de réelles plus-values, et se battre, conclut Dirk Moens. C’était peut-être moins le cas il y a vingt ans…" L F. R.

Dirk Moens, le secrétaire général de la Chambre de commerce européenne en Chine, est heureux: en préparant le plan quinquennal, l’administration chinoise lui a demandé son avis "c’est la première fois que les autorités font appel aux grands stakeholders de l’industrie étrangère!", sourit-il. Les grandes lignes du plan étant connues, la Chambre a compilé les demandes de ses 1.600 membres pour publier un cahier de suggestions qui colle à "l’esprit du plan". Les entreprises européennes ont "beaucoup à apporter pour contribuer aux objectifs de ce plan", martèle le lobbyiste. Le rééquilibrage économique passe par le développement de mécanismes de sécurité sociale, qui libéreront les bas-de-laine des Chinois: "L’apport potentiel des Européens est évident, il faut développer des infrastructures médicales, des compétences…" Le représentant souligne aussi les apports possibles en matière de gestion de conflits: "Nous avons des modèles de concertation entre direction d’entreprise et ouvriers ou employés. Or on sent que les sociétés chinoises en ont de plus en plus besoin: les industriels européens savent comment travailler avec un ouvrier plus conscient de ses droits et plus revendicatif…" European Chamber profite aussi du plan pour faire passer ses doléances. La Chine veut promouvoir la consommation domestique? "Il faudrait donc que Pékin autorise un accès au crédit à la consommation ce qui ouvrirait des opportunités aux banques européennes." Le pouvoir central veut développer de nouveaux secteurs? "Prenez le cas du tourisme: pour l’instant, les entreprises étrangères ne peuvent pas emmener de touristes chinois en dehors du pays. L’outbound travel reste un pré carré des entreprises chinoises. Il faut que ça change!", abonde Dirk Moens.

Écoute attentive ou pommade pour rassurer?Écoute attentive ou pommade pour rassurer?

Écoute attentive ou pommade pour rassurer?

 Ces consultations, qui concernent aussi la chambre américaine et d’autres groupes de pression étrangers, ne seraient-elles pas une simple façon de rassurer? Les méthodes chinoises en ont échaudé plus d’un: de Danone à Google en passant par Vodafone, BASF ou Siemens, des grands groupes étrangers se sont plaints de politiques nationalistes de l’empire du Milieu. L’"innovation indigène", doctrine qui veut forcer les groupes étrangers à transmettre leurs secrets de fabrication si elles veulent profiter du marché chinois a barré la route de nombreuses firmes occidentales. Pékin sollicite-t-il des avis pour en tenir compte ou juste pour rassurer? "On peut raisonnablement espérer qu’au moins quelques éléments de notre plaidoyer soient repris dans le document directeur", estime Moens. "Si l’on constate un certain protectionnisme à l’égard d’entreprises domestiques, ce sont des cas ponctuels. Je n’ai pas l’impression que la Chine bloque les entreprises étrangères dans une stratégie globale délibérée", indique Moens. D’autant que les non-Chinois ont récemment obtenu l’assurance du pouvoir qu’ils seraient traités de la même manière que les locaux, que l’innovation indigène ne serait plus associée aux appels. "Cela, c’est dans le discours, il faudra évidemment voir dans les prochains mois si cela se traduit dans les faits…" Autre signe que rien n’est tout blanc ni tout noir, le vice-Premier ministre a mené une campagne d’envergure contre les infractions à la propriété intellectuelle. "Et il ne l’a pas seulement fait pour répondre aux demandes répétées des partenaires de la Chine, mais aussi parce que les Chinois commencent eux-mêmes à innover et ont dès lors besoin de faire respecter ces règles."

 Les Européens ont encore des flèches à leur arc, et l’envie de les tirer. "Mais la Chine évolue à une vitesse v-v'. Pour s’y faire une place, il faut s’imposer, proposer de réelles plus-values, et se battre, conclut Dirk Moens. C’était peut-être moins le cas il y a vingt ans…"

Dirk Moens, le secrétaire général de la Chambre de commerce européenne en Chine, est heureux: en préparant le plan quinquennal, l’administration chinoise lui a demandé son avis "c’est la première fois que les autorités font appel aux grands stakeholders de l’industrie étrangère!", sourit-il. Les grandes lignes du plan étant connues, la Chambre a compilé les demandes de ses 1.600 membres pour publier un cahier de suggestions qui colle à "l’esprit du plan". Les entreprises européennes ont "beaucoup à apporter pour contribuer aux objectifs de ce plan", martèle le lobbyiste. Le rééquilibrage économique passe par le développement de mécanismes de sécurité sociale, qui libéreront les bas-de-laine des Chinois: "L’apport potentiel des Européens est évident, il faut développer des infrastructures médicales, des compétences…" Le représentant souligne aussi les apports possibles en matière de gestion de conflits: "Nous avons des modèles de concertation entre direction d’entreprise et ouvriers ou employés. Or on sent que les sociétés chinoises en ont de plus en plus besoin: les industriels européens savent comment travailler avec un ouvrier plus conscient de ses droits et plus revendicatif…" European Chamber profite aussi du plan pour faire passer ses doléances. La Chine veut promouvoir la consommation domestique? "Il faudrait donc que Pékin autorise un accès au crédit à la consommation ce qui ouvrirait des opportunités aux banques européennes." Le pouvoir central veut développer de nouveaux secteurs? "Prenez le cas du tourisme: pour l’instant, les entreprises étrangères ne peuvent pas emmener de touristes chinois en dehors du pays. L’outbound travel reste un pré carré des entreprises chinoises. Il faut que ça change!", abonde Dirk Moens.Dirk Moens, le secrétaire général de la Chambre de commerce européenne en Chine, est heureux: en préparant le plan quinquennal, l’administration chinoise lui a demandé son avis "c’est la première fois que les autorités font appel aux grands stakeholders de l’industrie étrangère!", sourit-il. Les grandes lignes du plan étant connues, la Chambre a compilé les demandes de ses 1.600 membres pour publier un cahier de suggestions qui colle à "l’esprit du plan". Les entreprises européennes ont "beaucoup à apporter pour contribuer aux objectifs de ce plan", martèle le lobbyiste. Le rééquilibrage économique passe par le développement de mécanismes de sécurité sociale, qui libéreront les bas-de-laine des Chinois: "L’apport potentiel des Européens est évident, il faut développer des infrastructures médicales, des compétences…" Le représentant souligne aussi les apports possibles en matière de gestion de conflits: "Nous avons des modèles de concertation entre direction d’entreprise et ouvriers ou employés. Or on sent que les sociétés chinoises en ont de plus en plus besoin: les industriels européens savent comment travailler avec un ouvrier plus conscient de ses droits et plus revendicatif…" European Chamber profite aussi du plan pour faire passer ses doléances. La Chine veut promouvoir la consommation domestique? "Il faudrait donc que Pékin autorise un accès au crédit à la consommation ce qui ouvrirait des opportunités aux banques européennes." Le pouvoir central veut développer de nouveaux secteurs? "Prenez le cas du tourisme: pour l’instant, les entreprises étrangères ne peuvent pas emmener de touristes chinois en dehors du pays. L’outbound travel reste un pré carré des entreprises chinoises. Il faut que ça change!", abonde Dirk Moens. Dirk Moens, le secrétaire général de la Chambre de commerce européenne en Chine, est heureux: en préparant le plan quinquennal, l’administration chinoise lui a demandé son avis "c’est la première fois que les autorités font appel aux grands stakeholders de l’industrie étrangère!", sourit-il. Les grandes lignes du plan étant connues, la Chambre a compilé les demandes de ses 1.600 membres pour publier un cahier de suggestions qui colle à "l’esprit du plan". Les entreprises européennes ont "beaucoup à apporter pour contribuer aux objectifs de ce plan", martèle le lobbyiste. Le rééquilibrage économique passe par le développement de mécanismes de sécurité sociale, qui libéreront les bas-de-laine des Chinois: "L’apport potentiel des Européens est évident, il faut développer des infrastructures médicales, des compétences…" Le représentant souligne aussi les apports possibles en matière de gestion de conflits: "Nous avons des modèles de concertation entre direction d’entreprise et ouvriers ou employés. Or on sent que les sociétés chinoises en ont de plus en plus besoin: les industriels européens savent comment travailler avec un ouvrier plus conscient de ses droits et plus revendicatif…" European Chamber profite aussi du plan pour faire passer ses doléances. La Chine veut promouvoir la consommation domestique? "Il faudrait donc que Pékin autorise un accès au crédit à la consommation ce qui ouvrirait des opportunités aux banques européennes." Le pouvoir central veut développer de nouveaux secteurs? "Prenez le cas du tourisme: pour l’instant, les entreprises étrangères ne peuvent pas emmener de touristes chinois en dehors du pays. L’outbound travel reste un pré carré des entreprises chinoises. Il faut que ça change!", abonde Dirk Moens.

Dirk Moens, le secrétaire général de la Chambre de commerce européenne en Chine, est heureux: en préparant le plan quinquennal, l’administration chinoise lui a demandé son avis "c’est la première fois que les autorités font appel aux grands stakeholders de l’industrie étrangère!", sourit-il. Les grandes lignes du plan étant connues, la Chambre a compilé les demandes de ses 1.600 membres pour publier un cahier de suggestions qui colle à "l’esprit du plan". Les entreprises européennes ont "beaucoup à apporter pour contribuer aux objectifs de ce plan", martèle le lobbyiste. Le rééquilibrage économique passe par le développement de mécanismes de sécurité sociale, qui libéreront les bas-de-laine des Chinois: "L’apport potentiel des Européens est évident, il faut développer des infrastructures médicales, des compétences…" Le représentant souligne aussi les apports possibles en matière de gestion de conflits: "Nous avons des modèles de concertation entre direction d’entreprise et ouvriers ou employés. Or on sent que les sociétés chinoises en ont de plus en plus besoin: les industriels européens savent comment travailler avec un ouvrier plus conscient de ses droits et plus revendicatif…" European Chamber profite aussi du plan pour faire passer ses doléances. La Chine veut promouvoir la consommation domestique? "Il faudrait donc que Pékin autorise un accès au crédit à la consommation ce qui ouvrirait des opportunités aux banques européennes." Le pouvoir central veut développer de nouveaux secteurs? "Prenez le cas du tourisme: pour l’instant, les entreprises étrangères ne peuvent pas emmener de touristes chinois en dehors du pays. L’outbound travel reste un pré carré des entreprises chinoises. Il faut que ça change!", abonde Dirk Moens.

Écoute attentive ou pommade pour rassurer?

Ces consultations, qui concernent aussi la chambre américaine et d’autres groupes de pression étrangers, ne seraient-elles pas une simple façon de rassurer? Les méthodes chinoises en ont échaudé plus d’un: de Danone à Google en passant par Vodafone, BASF ou Siemens, des grands groupes étrangers se sont plaints de politiques nationalistes de l’empire du Milieu. L’"innovation indigène", doctrine qui veut forcer les groupes étrangers à transmettre leurs secrets de fabrication si elles veulent profiter du marché chinois a barré la route de nombreuses firmes occidentales. Pékin sollicite-t-il des avis pour en tenir compte ou juste pour rassurer? "On peut raisonnablement espérer qu’au moins quelques éléments de notre plaidoyer soient repris dans le document directeur", estime Moens. "Si l’on constate un certain protectionnisme à l’égard d’entreprises domestiques, ce sont des cas ponctuels. Je n’ai pas l’impression que la Chine bloque les entreprises étrangères dans une stratégie globale délibérée", indique Moens. D’autant que les non-Chinois ont récemment obtenu l’assurance du pouvoir qu’ils seraient traités de la même manière que les locaux, que l’innovation indigène ne serait plus associée aux appels. "Cela, c’est dans le discours, il faudra évidemment voir dans les prochains mois si cela se traduit dans les faits…" Autre signe que rien n’est tout blanc ni tout noir, le vice-Premier ministre a mené une campagne d’envergure contre les infractions à la propriété intellectuelle. "Et il ne l’a pas seulement fait pour répondre aux demandes répétées des partenaires de la Chine, mais aussi parce que les Chinois commencent eux-mêmes à innover et ont dès lors besoin de faire respecter ces règles."

Les Européens ont encore des flèches à leur arc, et l’envie de les tirer. "Mais la Chine évolue à une vitesse v-v'. Pour s’y faire une place, il faut s’imposer, proposer de réelles plus-values, et se battre, conclut Dirk Moens. C’était peut-être moins le cas il y a vingt ans…" L F. R.

Dirk Moens, le secrétaire général de la Chambre de commerce européenne en Chine, est heureux: en préparant le plan quinquennal, l’administration chinoise lui a demandé son avis "c’est la première fois que les autorités font appel aux grands stakeholders de l’industrie étrangère!", sourit-il. Les grandes lignes du plan étant connues, la Chambre a compilé les demandes de ses 1.600 membres pour publier un cahier de suggestions qui colle à "l’esprit du plan". Les entreprises européennes ont "beaucoup à apporter pour contribuer aux objectifs de ce plan", martèle le lobbyiste. Le rééquilibrage économique passe par le développement de mécanismes de sécurité sociale, qui libéreront les bas-de-laine des Chinois: "L’apport potentiel des Européens est évident, il faut développer des infrastructures médicales, des compétences…" Le représentant souligne aussi les apports possibles en matière de gestion de conflits: "Nous avons des modèles de concertation entre direction d’entreprise et ouvriers ou employés. Or on sent que les sociétés chinoises en ont de plus en plus besoin: les industriels européens savent comment travailler avec un ouvrier plus conscient de ses droits et plus revendicatif…" European Chamber profite aussi du plan pour faire passer ses doléances. La Chine veut promouvoir la consommation domestique? "Il faudrait donc que Pékin autorise un accès au crédit à la consommation ce qui ouvrirait des opportunités aux banques européennes." Le pouvoir central veut développer de nouveaux secteurs? "Prenez le cas du tourisme: pour l’instant, les entreprises étrangères ne peuvent pas emmener de touristes chinois en dehors du pays. L’outbound travel reste un pré carré des entreprises chinoises. Il faut que ça change!", abonde Dirk Moens.

Écoute attentive ou pommade pour rassurer?

Ces consultations, qui concernent aussi la chambre américaine et d’autres groupes de pression étrangers, ne seraient-elles pas une simple façon de rassurer? Les méthodes chinoises en ont échaudé plus d’un: de Danone à Google en passant par Vodafone, BASF ou Siemens, des grands groupes étrangers se sont plaints de politiques nationalistes de l’empire du Milieu. L’"innovation indigène", doctrine qui veut forcer les groupes étrangers à transmettre leurs secrets de fabrication si elles veulent profiter du marché chinois a barré la route de nombreuses firmes occidentales. Pékin sollicite-t-il des avis pour en tenir compte ou juste pour rassurer? "On peut raisonnablement espérer qu’au moins quelques éléments de notre plaidoyer soient repris dans le document directeur", estime Moens. "Si l’on constate un certain protectionnisme à l’égard d’entreprises domestiques, ce sont des cas ponctuels. Je n’ai pas l’impression que la Chine bloque les entreprises étrangères dans une stratégie globale délibérée", indique Moens. D’autant que les non-Chinois ont récemment obtenu l’assurance du pouvoir qu’ils seraient traités de la même manière que les locaux, que l’innovation indigène ne serait plus associée aux appels. "Cela, c’est dans le discours, il faudra évidemment voir dans les prochains mois si cela se traduit dans les faits…" Autre signe que rien n’est tout blanc ni tout noir, le vice-Premier ministre a mené une campagne d’envergure contre les infractions à la propriété intellectuelle. "Et il ne l’a pas seulement fait pour répondre aux demandes répétées des partenaires de la Chine, mais aussi parce que les Chinois commencent eux-mêmes à innover et ont dès lors besoin de faire respecter ces règles."

Les Européens ont encore des flèches à leur arc, et l’envie de les tirer. "Mais la Chine évolue à une vitesse v-v'. Pour s’y faire une place, il faut s’imposer, proposer de réelles plus-values, et se battre, conclut Dirk Moens. C’était peut-être moins le cas il y a vingt ans…" L F. R.

Dirk Moens, le secrétaire général de la Chambre de commerce européenne en Chine, est heureux: en préparant le plan quinquennal, l’administration chinoise lui a demandé son avis "c’est la première fois que les autorités font appel aux grands stakeholders de l’industrie étrangère!", sourit-il. Les grandes lignes du plan étant connues, la Chambre a compilé les demandes de ses 1.600 membres pour publier un cahier de suggestions qui colle à "l’esprit du plan". Les entreprises européennes ont "beaucoup à apporter pour contribuer aux objectifs de ce plan", martèle le lobbyiste. Le rééquilibrage économique passe par le développement de mécanismes de sécurité sociale, qui libéreront les bas-de-laine des Chinois: "L’apport potentiel des Européens est évident, il faut développer des infrastructures médicales, des compétences…" Le représentant souligne aussi les apports possibles en matière de gestion de conflits: "Nous avons des modèles de concertation entre direction d’entreprise et ouvriers ou employés. Or on sent que les sociétés chinoises en ont de plus en plus besoin: les industriels européens savent comment travailler avec un ouvrier plus conscient de ses droits et plus revendicatif…" European Chamber profite aussi du plan pour faire passer ses doléances. La Chine veut promouvoir la consommation domestique? "Il faudrait donc que Pékin autorise un accès au crédit à la consommation ce qui ouvrirait des opportunités aux banques européennes." Le pouvoir central veut développer de nouveaux secteurs? "Prenez le cas du tourisme: pour l’instant, les entreprises étrangères ne peuvent pas emmener de touristes chinois en dehors du pays. L’outbound travel reste un pré carré des entreprises chinoises. Il faut que ça change!", abonde Dirk Moens.

Écoute attentive ou pommade pour rassurer?

Ces consultations, qui concernent aussi la chambre américaine et d’autres groupes de pression étrangers, ne seraient-elles pas une simple façon de rassurer? Les méthodes chinoises en ont échaudé plus d’un: de Danone à Google en passant par Vodafone, BASF ou Siemens, des grands groupes étrangers se sont plaints de politiques nationalistes de l’empire du Milieu. L’"innovation indigène", doctrine qui veut forcer les groupes étrangers à transmettre leurs secrets de fabrication si elles veulent profiter du marché chinois a barré la route de nombreuses firmes occidentales. Pékin sollicite-t-il des avis pour en tenir compte ou juste pour rassurer? "On peut raisonnablement espérer qu’au moins quelques éléments de notre plaidoyer soient repris dans le document directeur", estime Moens. "Si l’on constate un certain protectionnisme à l’égard d’entreprises domestiques, ce sont des cas ponctuels. Je n’ai pas l’impression que la Chine bloque les entreprises étrangères dans une stratégie globale délibérée", indique Moens. D’autant que les non-Chinois ont récemment obtenu l’assurance du pouvoir qu’ils seraient traités de la même manière que les locaux, que l’innovation indigène ne serait plus associée aux appels. "Cela, c’est dans le discours, il faudra évidemment voir dans les prochains mois si cela se traduit dans les faits…" Autre signe que rien n’est tout blanc ni tout noir, le vice-Premier ministre a mené une campagne d’envergure contre les infractions à la propriété intellectuelle. "Et il ne l’a pas seulement fait pour répondre aux demandes répétées des partenaires de la Chine, mais aussi parce que les Chinois commencent eux-mêmes à innover et ont dès lors besoin de faire respecter ces règles."

Les Européens ont encore des flèches à leur arc, et l’envie de les tirer. "Mais la Chine évolue à une vitesse v-v'. Pour s’y faire une place, il faut s’imposer, proposer de réelles plus-values, et se battre, conclut Dirk Moens. C’était peut-être moins le cas il y a vingt ans…" L F. R.